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Diplômé de l’Institut Catholique des Arts et Métiers (ICAM) de Lille au milieu des années 90, Pascal Dine a toujours eu, en lui, la fibre entrepreneuriale. L’envie de créer une structure où il aurait une flexibilité et une liberté de gestion maximales l’a accompagné durant ses premières années professionnelles passées chez John Zink International à Dudelange.

Cette entreprise, d’origine américaine, est spécialisée dans les équipements pour les raffineries de pétrole (brûleurs, torchères, récupérateurs de vapeur, incinérateurs). «J’ai immédiatement été baigné dans un contexte de business international, et j’ai bien compris que la zone de chalandise pour se développer était planétaire», explique-t-il.

C’est dans cette optique qu’il se décide, au début de ce siècle, de s’associer avec un autre ingénieur français, issu de la même promotion que lui, Nicolas Brygo. Ensemble, ils créent une société de services réunissant leurs domaines de compétences complémentaires. «Nicolas travaillait dans l’industrialisation aéronautique au sein d’un bureau de méthodes à Paris. Il apporte le volet technique, et moi le reste, davantage sur le développement et le commercial. Nous avons choisi de créer une activité dans le domaine de la conception, la programmation et l’industrialisation. C’est comme ça que le nom CPI est venu.»

Premiers pas à Foetz

Déjà établi professionnellement au Luxembourg, c’est tout naturellement vers le Grand-Duché que Pascal Dine et son associé se sont tournés. «Nous avons approché la Chambre de commerce qui, à l’époque, nous a dirigé vers Luxinnovation pour nous accompagner dans notre démarrage. En ce temps-là, le plus difficile a été d’obtenir les premiers prêts. Au final, nous avons eu la confiance de la BCEE, de la SNCI et de la Mutualité des PME. Et nous avons été hébergés dans l’Ecostart à Foetz à partir de novembre 2004».

L’activité historique de CPI consiste dans les services d’industrialisation «clé en mains», orientés majoritairement dans le secteur de l’aéronautique. La société se positionne dans la chaîne de production, entre le monde numérique et celui du réel. «Nous établissons un pont entre les deux univers», résume M. Dine.

À partir du modèle numérique d’une pièce à fabriquer, CPI établit un process pour élaborer la stratégie d’usinage. Elle détaille le nombre d’opérations et d’outils nécessaires, puis la conception des montages d’usinage.

Il s’agit ensuite d’écrire le programme transmis à la machine qui fabrique la pièce, puis une simulation en conditions réelles en développant un jumeau numérique de la machine. «Nous accompagnons aussi la mise au point sur la machine auprès du client. Entre le modèle numérique et la réalité, il y a en effet toujours un léger décalage. Virtuellement, nous disposons de centaines de machines: le plus gros atelier numérique du monde, c’est ici!»

Changement d’échelle en 2008

Si, pendant les premières années, CPI ne travaille qu’avec des petites structures, elle commence à s’attaquer aux gros donneurs d’ordre (tels Safran, Dassault, Airbus…) à partir de 2008. Avec comme atout-maître une expertise que ne peuvent pas revendiquer des plus gros cabinets de conseils et services.

«Malgré les doutes lors de l’élaboration de cette stratégie, nous sommes aujourd’hui un fournisseur de 1er rang pour tous ces groupes. Nous avons même pris des parts de marché à des grandes sociétés d’ingénierie qui n’avaient pas notre savoir-faire», se réjouit M. Dine.

Pour pouvoir répondre, justement, aux exigences de proximité de tous ces géants, CPI a établi, dès 2009, une filiale à Toulouse, au cœur de l’industrie aéronautique en France, puis, en 2017, au Mexique. «Toutes nos grandes décisions stratégiques sont prises par rapport à l’évolution du marché. Le patron de CPI ce n’est pas moi, c’est le client», explique M. Dine.

Pour répondre encore davantage aux besoins de ses clients, CPI a aussi créé un département dédié au développement informatique industrielle. Il s’agit de convertir les langages des différents logiciels de conception et fabrication assistées par ordinateur (CFAO) en programme ISO lisible par n’importe quelle machine-outil à commande numérique.

Cela facilite ainsi encore davantage les connexions entre machines réelles et les logiciels numériques, et permet une automatisation accrue de certaines tâches. La société propose également d’automatiser certaines activités liées au manufacturing et à l’usinage.

«À partir du moment où nous avons la maîtrise de tous ces processus d’industrialisation, nous avons estimé cohérent de développer une offre de formations appliquées». C’est le troisième étage de la fusée CPI qui s’est mis en marche, avec un objectif clairement défini: la création, au Luxembourg, d’un centre de formation digitale, à l’échelle de la Grande région. Cela se fera dans un nouveau bâtiment à construire dans le parc industriel Luxite à Kockelscheuer. «Nous sommes en discussions avancées avec l’Adem et le Centre National de Formation Professionnelle Continue. Ce sera l’un de nos projets-phares pour la période 2020-2021».

Orienté Industrie 4.0

Un autre pilier du développement de CPI tient dans l’activité de contrôle, récemment créée. Elle permet de superviser non pas l’une ou l’autre machine, mais l’ensemble du processus, de bout en bout, et de montrer qu’il est robuste et fiable. Ce département de contrôle intègre la programmation des machines à mesurer tridimensionnelles.

Une approche totalement orientée Industrie 4.0, qui nécessite également la collecte et l’exploitation d’un très grand nombre de données. «Nous avons développé une technologie d’acquisition et de traitement de données, lesquelles sont ensuite adressées au client via un tableau de bord personnalisé. Notre approche s’inscrit dans la préservation de la souveraineté numérique des industriels européens, qui est aujourd’hui une thématique cruciale.»

Avec une cinquantaine de collaborateurs (dont plus de la moitié au Luxembourg) réparti sur trois sites, CPI a vécu 15 années de croissance quasi-continue, avec une progression à deux digits chaque année et une marge bénéficiaire qui se consolide. «C’est une fierté d’être arrivés là où nous sommes», résume M. Dine. «L’environnement économique au Luxembourg et le soutien des pouvoirs publics permet une telle aventure entrepreneuriale. Mais je reste prudent et je ne me projette pas pour les 15 années à venir, tant l’environnement autour de nous est incertain. La vérité du jour n’est pas celle du lendemain.»

En réponse à un certain délaissement des filières techniques dans les systèmes éducatifs, CPI a décidé de mette la priorité sur la formation de ses jeunes recrues, en leur montrant que le manufacturing, et notamment l’usinage, n’ont plus rien à voir avec les «Temps modernes» de Charlie Chaplin. «Nous voulons devenir un intégrateur des nouvelles technologies numériques dans le monde industriel du manufacturing», conclut M. Dine.

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