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BofferdingBien avant le 18e siècle, les rives de l’Alzette, au cœur du quartier du Grund, attirent déjà brasseries et tanneries. La première trace d’une activité brassicole remonte à 1670, mais la date officielle de fondation de ce qui n’est pas encore la brasserie Funck-Bricher est 1764. Elle est alors propriété de la famille Linden, dont une des filles, Anne-Catherine, épouse en 1808 Henri Funck, de la brasserie Michel Funck.

L’introduction au Luxembourg du processus de fermentation basse venu de Pilsen (Tchéquie), entre 1842 et 1854, constitue une innovation déterminante pour cette industrie. Ce procédé permet en effet de produire une bière «claire», qui a meilleur goût et recueille ainsi les faveurs des consommateurs.

En parallèle, l’invention de la pasteurisation, en 1863, permet à la bière de se conserver plus longtemps, alors que le rendement des salles de brassage est amélioré suite à l’installation progressive de machines à vapeur et que l’arrivée des premières unités de refroidissement artificiel permettent de brasser la bière de fermentation basse toute l’année.

Mariages

brasserieAu milieu du 19e siècle, le Grand-Duché compte 35 brasseries qui produisent plus de 37.000 hectolitres. Parmi elles, la brasserie créée en 1845 par Jean-Baptiste Bofferding à Bascharage, qui puise une eau d’une pureté exceptionnelle dans sa propre source à 317 mètres sous terre, et qui se dote de ses premiers équipements industriels dès 1851.

En 1862, suite au mariage entre Mathias Funck et Catherine Bricher, la brasserie Funck dans le Grund devient définitivement la brasserie Funck-Bricher.

Mais le marché est très concurrentiel et se restructure naturellement. Le nombre de brasseries diminue progressivement: elles ne sont plus qu’une quinzaine à l’entrée dans le 20e siècle. Seules les brasseries plus importantes – qui ne comptent pas plus d’une vingtaine de salariés – disposent d’une organisation assez rationnelle et sont assez rentables pour résister aux aléas et maintenir un haut niveau de qualité.

Elles participent également à divers concours internationaux afin de promouvoir leur savoir-faire. En 1900, le Grand Prix de l’Exposition universelle de Paris est ainsi attribué au pavillon collectif des brasseurs luxembourgeois.

La Première guerre mondiale porte un coup dur au secteur. La pénurie de malt et d’orge provoque des arrêts réguliers de la production et la qualité s’en ressent. En 1915, Mathias Funck s’éteint à l’âge de 81 ans, un an avant que sa brasserie ne soit reconnue fournisseur de la Cour.

Une fois les conflits armés terminés, la production de bière connaît un nouveau départ, grâce d’abord aux quelque 40.000 soldats américains alors stationnées au Grand-Duché, puis aux exportations vers la Belgique favorisées par les nouveaux accords douaniers avec l’Union économique belgo-luxembourgeoise.

Reconnaissances internationales

brasserie bofferdingLes brasseries commencent à moderniser leurs machines et leurs bâtiments. Bofferding, entre 1927 et 1930, investit ainsi dans une nouvelle maison de brassage, une véritable salle des machines et des éléments réfrigérants pour fabriquer la glace. De son côté, Funck-Bricher entame elle aussi sa mue avec une nouvelle salle de brassage (aujourd’hui occupée par… Amazon), une nouvelle salle des machines et de nouvelles caves. Victor et Joseph Funck, les propriétaires de la brasserie Funck-Bricher, présentent alors leur maison comme «la plus moderne du Grand-Duché» dans leurs publicités.

Ces efforts paient : la qualité des bières Bofferding et Funck-Bricher est saluée sur la scène internationale, avec de nouveaux prix décrochés lors de grandes manifestations mondiales. Les succès commerciaux permettent de passer sans trop de dégâts la crise économique des années 30.

La Seconde guerre mondiale vient briser ce bel élan, les réquisitions de l’occupant allemand obligeant les brasseurs à retourner à des modes de livraison « à l’ancienne », à l’aide de chariots tirés par des chevaux, des mules ou des bœufs !

Le retour à la normale prendra presque deux décennies : il faut en effet attendre 1963 (471.000 hl) pour dépasser le niveau national de production d’avant-guerre (466.000 hl)

Entre temps, en 1949, à la mort de Maria Funck, dernière descendante directe des Funck-Bricher, c’est Georges Lentz-Flohr, un cousin, qui prend la relève. Quinze ans plus tard, Funck-Bricher, forte à Luxembourg-ville, reprend la brasserie de Dudelange afin de commencer à élargir son rayon d’action. Des premières discussions autour de l’idée de créer une seule grande brasserie multimarques n’aboutissent pas.

Taille critique

En 1974, une fois terminées ses études de marketing à la Miami University d’Oxford, le fils de Georges Lentz-Flohr, Georges M. Lentz Jr, entre dans l’entreprise familiale et prend d’emblée en mains un projet de fusion ayant pour but d’atteindre une taille critique suffisante pour contrecarrer d’éventuels rachats hostiles par des groupes étrangers. C’est ainsi que naît la Brasserie nationale, regroupant les 8% de parts de marché de Funck-Bricher et les 12% de Bofferding. Funck-Bricher abandonne sa marque pour créer un volume important avec une seule marque, la bière Bofferding continuant à être brassée à Bascharage, où des sommes importantes sont investies pour automatiser le processus.

En 1986, la famille Bofferding se retire, Georges Lentz Senior redevenant alors l’unique propriétaire de la Brasserie nationale. Il poursuit les investissements en vue de moderniser l’outil de production. En 1990, de nouvelles cuves de fermentation et de garde portent la capacité totale de production à 258.000 hectolitres.

Cinq ans plus tard, la brasserie se voit décerner la plus grande récompense du secteur: un «Grand Prix DLG » qui salue sa qualité, ses méthodes de production et les caractéristiques gustatives de sa bière.

Parallèlement, la Brasserie nationale poursuit le renforcement de la distribution de ses produits et rachète, en 1999, le dépositaire toutes boissons Munhowen, fondé en 1908. Cela la hisse sur la première marche de ce secteur dans la Grande Région, tout en s’assurant une plus grande stabilité grâce à la diversification.

À partir de 2000, la brasserie s’inscrit dans une démarche écologique de réduction des besoins énergétiques, principalement grâce au système de cuisson «Merlin » dans la salle de brassage, qui renforce en outre la qualité de la bière, mais aussi grâce à un procédé de nettoyage des cuves de fermentation qui fait chuter les besoins en eau de 70 % et divise par deux la quantité de produits de nettoyage.

Résultat: en 2001, la Brasserie Nationale remporte un nouveau Grand Prix DLG et, en 2002, décroche les prix de l’environnement de la FEDIL et de la Commission européenne. En 2004, elle absorbe la Brasserie Battin, suite au départ en retraite de ses deux dirigeants, Marc et Paul Origer, petits-fils du fondateur.

Aujourd’hui, Georges M. Lentz Jr prépare sa succession auprès de ses enfants, qui ont, au préalable, fait leurs preuves en dehors du secteur brassicole. Isabelle Lentz, rentrée du Cambodge pour rénover et exploiter un hôtel à Luxembourg pendant cinq ans, est engagée chez Munhowen en 2011. Elle en est aujourd’hui la responsable trade marketing Horeca.

Mathias Lentz, après quatre années passées en Chine, revient au pays en 2015 pour prendre en charge la grande exportation. La relève est bel est bien assurée.

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