Charles-Albert Florentin, quelles sont les principales réalisations 2019 que vous retiendrez pour votre cluster ?
«En premier lieu, je citerai la grande consultation nationale que nous avons entrepris auprès de l’ensemble des acteurs publics, dans le cadre du projet devant mesurer l’adéquation entre l’offre et de la demande dans les projets publics de bâtiments circulaires.
Il s’agissait d’identifier leurs besoins relatifs aux appels d’offres «circulaires». Un workshop de restitution, regroupant tous les acteurs publics, a été organisé fin novembre.
Nous y avons identifié les principaux critères à retenir dans les futurs appels d’offre publics circulaires. Nous avons une belle feuille de route devant nous pour 2020.
Deux autres dossiers ont retenu mon attention: l’analyse stratégique du programme Fit4Circularity, et son évolution possible dans le courant de cette année, et les actions cross-sectorielles menées avec d’autres clusters.
Je pense par exemple à l’identification et au suivi de projets de recyclage de plastique, en lien avec le Cluster Materials&Manufacturing; le positionnement du DIH et des Clusters Cleantech et Wood sur le thème des Smart Cities ou encore la mise en réseau Grande-Région des entreprises et technologies Cleantech à travers le projet Greater Green
Comment se profile l’année 2020?
Le gros événement sera bien évidemment la tenue, au Luxembourg, du Cleantech Forum Europe (du 18 au 20 mai), un événement d’envergure internationale qui va permettre au pays d’être sous le feu des projecteurs et de montrer toutes les réalisations en matière de technologies propres.
Le Luxembourg CleanTech Cluster y sera présent, aux côtés de membres de Greater Green. Nous concentrerons notre présence autour des aspects de bâtiments circulaires et de déconstruction.
Le cluster sera également présent début décembre sur le stand de la Chambre de commerce au salon Pollutec à Lyon, qui est l’un des événements de référence pour les professionnels de l’environnement.
Entre temps, nous aurons avancé dans le projet d’adéquation de l’offre et de la demande et nous organiserons un workshop de restitution des consultations que nous continuerons à mener, auprès des acteurs privés cette fois.
Luxinnovation vient de célébrer ses 35 ans. Quels sont, à vos yeux, les piliers forts de l’innovation en général pour les années à venir?
Je ne vais pas nécessairement être original en citant l’économie circulaire et le développement durable, avec la poursuite des efforts dans la mise en œuvre du plan national de gestion des déchets et des ressources approuvé en juin 2018 par le Conseil de gouvernement.
Mais je mentionnerai également le pilier «Bioéconomie», que l’Union européenne considère comme étant un des secteurs prioritaires de sa stratégie en faveur de l’économie circulaire, et qui est en plein développement.
Au Luxembourg, plusieurs initiatives sont intéressantes à suivre en la matière. Une étude commanditée par l’Administration de l’environnement a par exemple montré que, chaque année, 31.500 tonnes de biomasse pourraient être produites sur le territoire du Grand-Duché.
Cela correspond à plus de 3 millions de litres de mazout qui pourraient chauffer plusieurs milliers de maisons ‘basse énergie’.
Selon cette étude, la valorisation des déchets verts permettrait de produire des combustibles qui pourraient remplacer les sources de chauffage fossiles tels que le mazout ou le gaz naturel.
Mais la bioéconomie va bien au-delà du seul aspect ‘combustible’, puisqu’elle concerne également la création de matériaux durables ou bien l’extraction de molécules utiles pour l’industrie et la pharmacie.