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Producteurs historiques de farine dans le pays depuis plus de 300 ans, les Muller ont, presque naturellement, unis leur destinée à la boulangerie Fischer dans la 2e moitié du 20è siècle. Une association de raison qui, aujourd’hui, rayonne sur le Luxembourg et même au-delà des frontières.

L’histoire commence précisément aux premières années du 18è siècle, alors que le Luxembourg est, depuis 1697, une possession espagnole après avoir été, pendant près de 40 ans, sous le contrôle du Royaume de France.

C’est en 1704 que Philippe Bacchus achète à Luxembourg une meule de pierre et des droits de mouture. La production de farine à partir du blé des campagnes environnantes reste alors limitée aux besoins de chaque village. L’entreprise familiale se perpétue de père en fils ou à travers neveux et cousins du côté de la famille Muller.

Duo de choc

En 1863, la famille acquiert les moulins de Dommeldange, mais un incendie le détruit en 1917. Les frères Muller – Edmond, Joseph et Georges – trouvent en 1921 un autre moulin à exploiter, ou plutôt deux: ils rachètent celui de Kleinbettingen et celui d’Arlon, ce qui leur permet de couvrir les deux côtés de la frontière sans se soucier de quelconques accords douaniers.

Les années de guerre ne stoppent pas l’élan de la famille Muller et une nouvelle génération prend les choses en mains : Jean, le fils d’Edmond, et son cousin Jacques, le fils de Joseph, vont ainsi vite former un duo complémentaire et donner un nouvel élan à l’entreprise au début des années 50. Ils construisent en effet une usine de production d’aliments pour le bétail, sous la marque «Alcovit-Protector», destiné au marché des paysans luxembourgeois.

Portée par une campagne de promotion efficace et originale pour l’époque, Alcovit-Protector devient rapidement une des pierres angulaires de l’activité de l’entreprise, rebaptisée «Moulins de Kleinbettingen» en 1954.

Les Muller investissent également dans la banque KBL, qu’Edmond Muller cofonde en 1949, après avoir été contacté par le siège belge de la banque qui recherchait une personnalité locale forte sur laquelle s’appuyer pour s’installer au Grand-Duché.

Une rencontre hors du commun

En 1963, Jean Muller fait la connaissance de Joe Fischer, petit boulanger artisanal aussi passionné qu’ambitieux : un personnage hors du commun dont la rencontre s’avère décisive pour la suite de leurs aventures entrepreneuriales respectives.

Joe Fischer était, depuis 1954, à la tête de la boulangerie éponyme fondée en 1913 à Diekirch par ses parents, Eugène et Marguerite, et souhaitait mécaniser sa production pour réduire l’intensité des efforts à fournir.

En vue d’investir dans de nouveaux outils et machines, notamment via le rachat de la boulangerie industrielle de Gilsdorf, il part à la recherche d’un partenaire fort qui pourrait l’accompagner. C’est ainsi que les Moulins de Kleinbettingen prennent une participation minoritaire dans ce projet et soutiennent Joe Fischer dans son ambition de faire évoluer la boulangerie.

En 1966, un nouvel incendie, sans doute provoqué par une explosion de poussière, endommage le moulin, mais surtout détruit la partie dédiée aux aliments pour le bétail, y compris les machines flambant neuves pas encore déballées. Jean et Jacques décident de ne pas la reconstruire, abandonnant cette activité pour se transformer en négociants, travaillant avec des producteurs belges. Cette activité représentera une part importante du chiffre d’affaires jusque dans les années 90.

Mais le secteur a du mal à joindre les deux bouts : les prix de vente du pain et de la farine sont fixés par… l’État et rendent difficile l’atteinte de la rentabilité. Pour être plus forts, la coopérative Fapral (Fabrique de Produits Alimentaires), regroupant depuis 1962 meuniers et boulangers du centre et du sud du pays, la boulangerie industrielle de Gisldorf et son réseau Panelux fusionnent en 1971 sous la bannière Panelux-Fischer. Joe Fischer est nommé administrateur-délégué et le Moulin se retrouve actionnaire majoritaire de ce qui est devenu le premier groupe de boulangerie au Luxembourg.

La force du surgelé

Dans les années suivantes, les installations du moulin sont modernisées et la société se lance dans la fabrication (inédite au Luxembourg) de semoule pour pâtes alimentaires et plats cuisinés. Un segment qui représente aujourd’hui la moitié de la production globale de la société. Au même moment, les premiers magasins Fischer «shop in shop» font leur apparition dans les supermarchés, d’abord dans les magasins Monopol, puis Match.

Au début des années 80, Edmond Muller, le fils de Jean, rejoint l’entreprise à 33 ans. Il y intègre rapidement de nouveaux instruments informatiques, avant de prendre la tête de l’entreprise en 1992, la même année de l’installation de toute la chaîne de fabrication sur un seul site ultramoderne de six hectares à Roodt/Syre.

De son côté, Joe Fischer innove en étant un des premiers à appliquer en boulangerie le procédé de congélation associé à une production artisanale et traditionnelle. C’est ainsi que sont lancés dans les années 90 les premiers points de vente «Bake Off», c’est-à-dire avec cuisson sur place. La congélation ouvre une autre perspective à l’enseigne Fischer: celle de l’export, en commençant par la Belgique et l’Allemagne.

En 1996, Edmond Muller demande ainsi à son petit-cousin, Patrick Muller, de rejoindre le groupe afin de se concentrer sur le développement de ce segment prometteur, relayé ensuite à partir de 2001 par Manou Emringer, le neveu d’Edmond. D’une capacité initiale de stockage de 50 palettes, les infrastructures sont désormais de 11.000 palettes, soutenues par quatre lignes de production (sur sept) dédiées au surgelé, ce qui représente 60% du chiffre d’affaires de Panelux.

Nouveau moulin

Ce n’est pas pour autant que l’activité des moulins est laissée de côté. Au contraire : en 2001, l’entreprise reprend les moulins de Nonnenmillen et de Bissen afin d’augmenter sa base clients de manière significative pour acquérir une taille européenne et, ainsi, pouvoir offrir des prix compétitifs tout en envisageant le futur à moyen et long terme. Et en 2007, un nouveau moulin à farine, construit pour tripler les volumes de vente, est inauguré.

Entre temps, la présence de l’entreprise dans les supermarchés et les collectivités est renforcée grâce au rachat de la boulangerie de Mersch en 2004 puis, en 2006, de Schwan.

Aujourd’hui, Panelux-Fischer est séparée en deux entités : Panelux pour la production, dirigée par Patrick Muller et Manou et Fischer pour la distribution, avec Carole Muller à sa tête. À leurs côtés, les Moulins de Kleinbettigen perpétuent la tradition ancestrale des activités de meunerie.

 

 

 

 

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