C’est à Canach, petit village du canton de Remich, à 16 kilomètres à l’est de la capitale, que l’histoire de la société Voyages Émile Weber s’est forgée, depuis les premiers tours de roues en 1875 de la diligence de Nikolas Weber, agriculteur et cultivateur d’arbres fruitiers de son état.
Deux fois par semaine, alors que la ligne de chemin de fer ne passait pas par Canach, il propose aux villageois intéressés de les emmener à Oetrange, mais aussi plus à l’Est, le long de la Moselle, à Remich et à Wormeldange. Son fils, Émile Weber, lui succède à la tête du relais diligence et de poste installé au centre de Canach, avant que ce point de convergence, devenu l’«Hôtel de la Poste E. Weber», ne passe entre les mains d’un autre Émile, petit-fils de Nikola.
Le besoin de mobilité des citoyens se développe au fil des ans et la relance de l’économie du pays, mise à mal pendant la Seconde Guerre mondiale, donne une belle opportunité de développement pour ce qui devient officiellement Voyages Émile Weber en 1946. C’est l’année de l’achat du premier véhicule motorisé : un camion ingénieusement aménagé pour qu’il puisse transporter des personnes.
Premières agences de voyage
En même temps que le pays connaît trois décennies prospères, la société se développe au fil des nouvelles ramifications du réseau routier qui engendrait la création d’une ligne de transport public. A chaque nouvelle ligne un nouveau bus et un nouveau chauffeur embauché, aux côtés d’Émile Weber qui, lui aussi, tient le volant, tout comme son fils Fernand, qui entre dans l’entreprise en 1961, tout comme Erny Heinisch, qui épouse Colette Weber, fille d’Émile et sœur de Fernand.
Au début des années 70, l’entreprise compte environ 30 personnes et la fibre familiale y est très forte autour de Fernand et Erny et leurs épouses Charlotte et Colette. C’est cette dernière qui imagine un premier développement innovant avec l’élargissement de l’activité touristique, concrétisé par la publication de la première brochure de tourisme.
En toute logique, c’est sous l’étiquette d’Émile Weber que s’ouvre une des toutes premières agences de voyages du pays, exclusivement dédiée à cette activité et établie en plein cœur de la capitale.
À la fin des années 1970, alors que l’entreprise compte une cinquantaine de salariés – la majorité étant des chauffeurs – est alors embauchée la première personne extérieure à la famille qui occupera une fonction dans la gestion de l’entreprise: Carlo Beaumet, en charge des ressources humaines et des finances, qui restera finalement quatre décennies au sein de Voyages Émile Weber.
Innovations
La société se développe en continue et propose régulièrement des innovations sur son marché : la première remorque pour bus, en 1954 ; le premier bus articulé, en 1970 ; le premier bus adapté aux personnes à mobilité réduite, en 1979 ou encore le premier bus à deux étages, en 1986.
Côté tourisme, l’offre couvre des envies d’ailleurs de plus en plus variées, avec des prestations de plus en plus diversifiées, dans des agences de voyages de proximité que l’entreprise installe à travers le pays et dans la Grande Région, tout en élargissant son spectre aux voyages d’affaires.
Les représentants de la cinquième génération rejoignent l’entreprise familiale au fur et à mesure, chacun dans des départements différents en fonction de ses intérêts et spécialisations. De nouvelles agences ouvrent, de nouvelles lignes sont créées et la croissance, jusqu’alors organique, devient aussi externe, avec l’acquisition en 2002 d’une première entreprise de transport concurrente, les Autocars Pletschette, permettant à Émile Weber de renforcer sa présence dans le sud du pays. Les rachats de Voyages Simon-Tours à Pétange en 2014 et des Voyages Ecker en 2016 suivront, portant à plus de 1.000 le nombre de collaborateurs.
L’entreprise prend entre temps, en 2009, ses quartiers dans le nouveau site ultra-moderne Reckschléed, en périphérie de Canach, permettant de centraliser la mécanique, la carrosserie, les halls pour les bus et le bâtiment administratif, le tout dans un environnement basse énergie. Comme un symbole fort de la volonté permanente d’innover tout en conservant une forte tradition familiale et humaine, portée par des valeurs environnementales.
En témoigne l’acquisition de véhicules de nouvelle génération, hybrides et électriques. La ligne 305 du réseau RGTR, inaugurée en février 2018, est ainsi la première ligne entièrement électrique du Grand-Duché.